Premier cycle

Premier cycle

Écoutez l’analyse de l’œuvre et le poème qui l’accompagne

Le deuxième oeuvre de la section «Contrastes» est la visualisation d’un poème que j’ai écrit quand j’étais un enfant (1991-1992).
Le poème s’intitule Les Cordes.

Les cordes
Grande est la joie de l’homme
qui fait une balançoire
sur deux grosses cordes
suspendues à une branche d’arbre.
Grande est le malheur de l’homme
qui fait une balançoire
sur un gros corde
suspendu à une branche d’arbre.
L’œuvre éclairée d’un côté révèle l’ombre d’un homme qui se balance, tandis qu’illuminée de l’autre côté montre un pendu. Pour voir la deuxième ombre, vous devez faire pivoter la sculpture de 90 degrés. Il convient de mentionner à ce stade qu’à l’ombre de la potence, sous l’homme, deux fleurs sortent de terre. Ces fleurs ont été réalisées par erreur. Comme le silicone que j’ai utilisé pour placer une pièce dans le projet n’avait pas encore pris, la pièce est tombée de son poids et a laissé deux marques de silicone sur le verre auxiliaire du projet. J’ai donc décidé d’utiliser ces marques à l’ombre et j’ai placé deux volutes afin de former la tige des fleurs. Cette sculpture, comme toute la rubrique «Contrastes», est réalisée à 100% à partir de déchets, à l’exception de la colle (silicone) et de la photo du fœtus au milieu de la sculpture.
Dans cette œuvre, outre les contrastes (vie et mort, joie et misère, un et deux), je joue à un jeu philosophique sur le sens de l’espace-temps. Comment jouer avec les quatre dimensions ? La sculpture indestructible a trois dimensions (longueur, largeur, hauteur) et l’ombre parfaitement compréhensible a deux dimensions (largeur, hauteur). Ainsi vient une information inférieure (deux dimensions) et nous fait comprendre une information supérieure (trois dimensions). La quatrième dimension (le temps) entre dans l’œuvre de deux manières et vient nous apporter davantage d’informations. La première voie est le mouvement. Pour passer d’un état (berceau) à un autre (pendu), avec le mouvement que j’ai mis, il s’écoule peu de temps. L’heure est donc venue de travailler et nous informe qu’il ne s’agit pas de deux situations simultanées. La deuxième manière dont la dimension temporelle entre dans l’œuvre est la photographie du fœtus. Avec le fœtus, je donne le concept de grossesse et de naissance dans la sculpture. La première scène de la balançoire symbolise la vie et la seconde la potence symbolise la mort. L’ordre de la grossesse, de la naissance, de la vie et de la mort est une suite. J’ai donc créé le temps, je l’ai placé dans l’espace et j’ai fait une simulation d’espace-temps.
Le prochain niveau de l’œuvre est verbal. Le titre du projet est « Premier cycle». Pourquoi? Parce que le cycle de la vie, tel que représenté dans l’ombre, est bouclé mais avant l’heure. La mort n’est pas normale. Le cycle est donc précoce. Le mot « tôt » fait référence au temps. Le «cycle» vers l’espace. «Premier cycle»… Espace-temps.
Dans le même arbre, d’un côté et de l’autre, par le même moyen, la corde, l’un se réjouit et l’autre est malheureux. L’arbre et la corde sont là. Cela dépend de nous de la manière dont nous les utiliserons.

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